Levatio aegritudinum. Consolation et vérité chez Ciceron

Auteur: Luciani, Sabine
Titre: Levatio aegritudinum. Consolation et vérité chez Ciceron
Revue/Collection: in: Galand, Perrine & Malaspina, Ermanno (Éd.), Vérité et apparence. Mélanges en l'honneur de Carlos Lévy, offerts par ses amis et ses disciples
Lieu èdition: Turnhout
Éditeur: Brepols
Annèe edition: 2016
Pages: 269-286
Mots-clès: Biographie - Biografia - Biography, Philosophie - Filosofia - Philosophy, Stylistique et genres littéraires - Stilistica e generi letterari - Stylistics and literary genre
Description: [Luciani, Sabine] [Abstract] L'oeuvre de Cicéron offre un champ d'investigation très précieux pour une étude sur la consolation: elle se signale par une double approche, qui associe à la pratique effective de la consolation une réflexion théorique sur ses fondements philosophiques et sa pertinence. De plus, il nous est donné d'observer l'Arpinate dans des positions et des rôles très divers. Selon les types de textes et les circonstances, il se présente tour à tour, voire conjointement, soit comme un sujet souffrant, dont le chagrin excessif nécessite le secours de consolations, soit comme un consolateur, qui tente d'apaiser par des lettres le chagrin de ses proches, et enfin comme un théoricien qui s'interroge sur les devoirs du consolateur et la pratique de la consolation. Dans cette perspective, la correspondance est du plus grand intérêt car elle comporte à la fois des lettres de consolation reçues ou envoyées, quelques unes des réponses rédigées par Cicéron ainsi que des réflexions au sujet de l'effet produit par les consolations. De plus, non seulement Cicéron a concilié, de façon fort originale, le point de vue du consolateur et celui du maerens en rédigeant la Consolatio ad se, mais il s'est en outre livré dans les Tusculanes à une analyse théorique de la consolation sans pour autant perdre de vue sa double expérience de sujet souffrant et de thérapeute. Or le rapprochement de ces différents textes fait apparaître de notables distorsions entre les conseils et exhortations adressés aux amis dans la peine et l'attitude de l'Arpinate, qui, face aux expériences traumatiques du deuil et de l'exil, se déclare inconsolable et récuse la plupart des consolations. De même, la visée thérapeutique des Tusculanes et l'affirmation selon laquelle la philosophie est à même de soulager le chagrin semblent entrer en contradiction avec l'inefficacité des consolations constatée dans la correspondance. C'est cette incohérence apparente entre théorie et pratique que je me propose d'étudier en relation à la quête de vérité : pourquoi et comment Cicéron défend-il au plan philosophique une pratique dont il a dénoncé lui-même l'inutilité ? Pour tenter de répondre à cette question, j'envisagerai successivement les cas de l'exil et du deuil au moyen de rapprochements entre la correspondance et les développements consacrés à ces questions dans les Tusculanes.
Oeuvres:
Liens: https://www.academia.edu/37037733/Consolation_et_v%C3%A9rit%C3%A9_chez_Ciceron?email_work_card=view-paper
Sigle auteur: Luciani 2016